Ce projet cherche à examiner le rôle des législatures dans les régimes autoritaires électoraux africains. Il y a deux points de vue théoriques opposés : alors que plusieurs études ont trouvé que tenir des élections, introduire une assemblée nationale et un système multipartite prolonge la vie des autocraties, d’autres auteurs prétendent l’exact opposé. De leur point de vue, plus il y a d’élections multipartites qui prennent place, plus le régime devient démocratique. Répondre à ces questions est difficile de par l’opacité des régimes autoritaires. D’ailleurs, la plupart de ce travail s’est concentré sur seulement quelques cas. Les cas africains, en particulier, sont restés largement absents de cet agenda de recherche.   

Ce projet tente de combler ces lacunes en collectant des données sur les législatures autoritaires dans sept pays africains. Nous  nous concentrons sur trois domaines d’investigation : 1) création de la loi ; 2) les schémas d’interaction et le dialogue politique entre le parti dirigeant et l’opposition ; 3) la représentation et la sensibilité de l’électorat. La question principale est de savoir si les législatures dans les pays autoritaires ont le potentiel d’améliorer la démocratie.

Nous utilisons un modèle de recherche à méthode mixte qui combine des données qualitatives et quantitatives. Pour répondre à la question 1, nous utilisons l’examen du contenu des débats parlementaires. Pour les questions 2 et 3, nous mènerons des enquêtes sur toute la population dans les assemblées nationales de nos sept pays. Nous collecterons des données biographiques et d’opinions, ainsi que  des données sur les interactions sociales entre le gouvernement et l’opposition, qui seront analysés avec les méthodes d’Analyse de Réseaux Sociaux. En outre, nous employons le suivi des processus pour comprendre le mécanisme causal entre les comportements législatifs et le niveau de démocratie. Avec une équipe robuste d’institutions partenaires dans sept pays africains, ce projet comble un manque de recherche en collectant d’extensives et systématiques preuves empiriques sur les comportements législatifs dans les autocraties électorales et ce pour la première fois.

Les cas d’études inclus dans le projet sont : Le Benin, le Botswana, le Cameroun, le Gabon, la Tanzanie, le Togo et le Zimbabwe.


Les assemblées législatives renforcent-elles la démocratie en Afrique?